Hatlas tout court

Description : Fort de ses 52 années, Hatlas est dote d'un caractère de râleur chevronne. Un rien l'énerve, il ne lui en faut d'ailleurs pas beaucoup pour exprimer sa colère quand ses nerfs sont mis a rude épreuve. De plus, il n'hésitera pas bien souvent a hurler son mécontentement de manière peu soignée, alors qu'au fond il n'est pas si mauvais bougre qu'il en a l'air.
Généralement il sait se montrer aimable et courtois envers ses clients, et peut leur confier son penchant pour la bière, même si il sait dire non quand il faut. Cote équipement bien qu’étant forgeron, il est a la traine ce qui reflète son don inné pour la fuite. Néanmoins il fait des efforts pour s'améliorer au combat et deviendrait surement coriace si son manque de confiance en lui ne lui faisait pas perdre tous ses moyens.

« Aaaahhh!!! »

Le nain s'écrasa au sol la tête la première. Sa chute fut amortie par l’épais manteau blanc qui s’était déposé durant toute la nuit. Il avait chuté du toit de sa maisonnée, qu’il tentait tant bien que mal de déblayer.

Il se retrouvait donc la tête en bas plantée dans la neige, sans pouvoir toucher le sol et faisait aller ses jambes dans le vide en lâchant des jurons étouffés par sa prison, le tout dans une scène assez comique. Il parvint au bout de quelques efforts à se libérer de la poudreuse.

« Crévind’ju d’pays !!! Ah ça commence à m’plaire tout c’bazar à faire pour avoir la paix ! » Marmonnait il dans sa barbe.

Une voix féminine mais néanmoins au ton farouche s’éleva alors de la petite maison.

« La ch’minée est encore bouchée p’tite père, tu t’dépêches ou j’viens encore t’montrer à quel point t’es un incapable ?! »

« Hé la greluche tu la mets en sourdine j’ai faillit m’casser l’cou avec ton toit à trois adenas ! » Hurlait Hatlas en retour.

« Dommage ça m’aurait fait des vacances ! »

« C’est ça ! Si j’te gêne autant, j’m’en vais et tu t’débrouill’ras seule avec ta camelote ! »

« Ben voyons et t’irais où p’tit père ?! T’es trop bien ici et tu l’sais ! »

Le nain entrait et claquait la porte brusquement, s’amenant devant celle qui lui parlait toujours comme à un animal de compagnie. Elle mesurait sa taille, était de corpulence nanesque normale et semblait avoisiner l’âge de son compagnon.

« J’en ai marre qu’tu m’traites comme un moins que rien ! J’peux jamais faire c’que j’ai envie à cause de toi, toujours obligé d’suivre tes ordres à la lettre Madame Fleurette. »

« Oh ben qu’est ce qui t’arrive p’tit père ? Ce n’est pas la première fois qu’tu m’le reproches alors toi aussi mets la un peu en sourdine ! »

« Nan ! J’veux plus ! J’veux être riche et arrêter d’vivre dans c’taudis ! On peut se payer des gens pour faire les sales besognes hé, quand on est riche ! »

« Et voilà il remet ça.. » Dans un soupire de la naine. « Et tu vas d’venir riche comment andouille ? En vendant tes bidules là ? Ca casse comme rien ! »

« Mais t’es idiote ou quoi ?! » Hatlas éclatait de colère. « C’est justement fait pour ça ces machins ! Et c’est très recherché ! »

« Ah ! Ben pas les tiennes on dirait, pas ici en tout cas. »

« Ouais pas ici ! Ici c’t’un village de nains, on fabrique ces choses on les consommes pas ! Greluche ! »

« Et ? » Fleurette semblait totalement désintéressé par le sujet, et s’attelait plutôt à sa cuisine.

« D’accord ! T’l’auras voulu ! J’m’en vais faire fortune sans toi ! »

« Comme les aut’ fois ? Très bien p’tit père à dans trois heures, j’te garde une part du déjeuner. »

« T’fais c’que tu veux mais j’reviendrai pas c’te fois ! »

Joignant les gestes à la parole, le nain s’en alla aussitôt faire ses bagages, prenant le strict nécessaire dans un sac pour ne pas être trop chargé, sans oublier ses précieux outils de forgeron.

Il claqua la porte ensuite, et pris la direction de la sortie du village la plus proche, d’un pas déterminé.

Quelques minutes plus tard :

« Aaaahhh !!! »

Hatlas se ruait vers les gardes postés devant la sortie qu’il avait emprunté, affolé, les bras en l’air tout en courant, l’arrière du pantalon déchirée.

« Aidez moiiiiii ! » Hurlait il, les larmes aux yeux en se faufilant derrière l’un d’eux pour se protéger.

Au loin, on pouvait voir un grizzli qui repartait penaud, sans rien de plus que des lambeaux de tissus de la proie qu’il avait chassé. Les deux gardes rirent en chœur.

« Hé ben p’tit père ! On repart en balade ? » Dit l’un d’eux.

« Non ! Cette fois j’m’en vais pour de bon faire fortune, j’la supporte plus ! » Criait il, encore apeuré.

« Là c’est raté on dirait. »

« J’m’en fiche, j’vais prendre la passeuse même si j’dois y laisser toutes mes économies ! »

« Ah ? Etonnant t’es si près d’tes adenas ! Fleurette a du aller trop loin cette fois. »

Les gardes rirent en chœur à nouveau.

« Passes nous voir à l‘occasion si tu pars vraiment c’te fois ! »

« Pfeuh ! »

Il repartit en bougonnant, vers la passeuse.

« Ailleurs, j’veux visiter la ville la plus fréquentée d’ces terres ! » Lui dit il une fois arrivée devant elle.

La passeuse lui indiqua qu’elle ne pouvait pas l’y envoyer directement et qu’elle devait le relayer vers une ville plus proche. Le nain accepta en rechignant et pris ensuite la passeuse de Gludio, pour arriver à Giran.

Des jours plus tard, sur la place de Taurin :

« Paradis… le paradis héhéhéhééééé ! » S’exclamait Hatlas, tenant son échoppe, bavant devant les dizaines de fessiers qu’il pouvait désormais contempler sans retenue…